The Fool
Friday 7 October 2011
J'aime l'hiver. J'aime ce froid.
La fumée d'une cigarette est un feu de bois,
et cette musique me tourne la tête.
Octobre enfin, le premier soir de l'hiver. Comme il s'est fait attendre!
J'ai défait les palettes dont les tâches de couleurs s'étaient figées en une matière plastique, de petits tas tous justes sortis des tubes et déjà abandonnés. En passant la main il y avait même une couche de poussière.
Nettoyer les godets, se souvenir de mes pigments fétiches, les appliquer un à un, organisés comme autrefois, sur la feuille vierge et lisse. En haut, à gauche, le blanc transparent. Au milieu la base chair pâle. Une laque de garance, un ocre, un bleu roi. Le noir, en haut, à droite.
J'ai été peintre. Je le sais, c'est au fond de moi.
Je me sens maladroit. Je ferme les yeux et respire. Souviens-toi!
Et cela remonte comme une sève qui aurait hiberné un été, le long des membres, au fil des doigts, cela se prolonge lentement dans les fins manches de bois, puis les poils un peu raidis qui s'ébrouent, se gorgent de la mollesse des jus, reprennent lentement de leur vie.
Cela gronde, cela brûle, cela jouit!
Je reviens ma peinture ! Je reviens avec l'hiver me blottir dans tes rêves, je me sauverai avec toi. Je rachèterai dans ta chair la haine ou la peine de tous ces derniers mois. Nous nous blottirons sous la couette, ton épiderme et mes mille caresses.
Ton pardon. Ma patience irraisonnée.
La fumée d'une cigarette est un feu de bois,
et cette musique me tourne la tête.
Octobre enfin, le premier soir de l'hiver. Comme il s'est fait attendre!
J'ai défait les palettes dont les tâches de couleurs s'étaient figées en une matière plastique, de petits tas tous justes sortis des tubes et déjà abandonnés. En passant la main il y avait même une couche de poussière.
Nettoyer les godets, se souvenir de mes pigments fétiches, les appliquer un à un, organisés comme autrefois, sur la feuille vierge et lisse. En haut, à gauche, le blanc transparent. Au milieu la base chair pâle. Une laque de garance, un ocre, un bleu roi. Le noir, en haut, à droite.
J'ai été peintre. Je le sais, c'est au fond de moi.
Je me sens maladroit. Je ferme les yeux et respire. Souviens-toi!
Et cela remonte comme une sève qui aurait hiberné un été, le long des membres, au fil des doigts, cela se prolonge lentement dans les fins manches de bois, puis les poils un peu raidis qui s'ébrouent, se gorgent de la mollesse des jus, reprennent lentement de leur vie.
Cela gronde, cela brûle, cela jouit!
Je reviens ma peinture ! Je reviens avec l'hiver me blottir dans tes rêves, je me sauverai avec toi. Je rachèterai dans ta chair la haine ou la peine de tous ces derniers mois. Nous nous blottirons sous la couette, ton épiderme et mes mille caresses.
Ton pardon. Ma patience irraisonnée.