L'âge c'est [une couronne d'épine plantée] dans la tête.
Thursday 22 January 2009
Les toits de ma ville ruissellent de sombres coulées, les silhouettes rares des passants pressés enfoncent leurs airs maussades dans des épaules haussées. J'aime le chant apaisant des gouttes, toutes les pierres si silencieuses souvent qui prennent vie soudain, et au loin les longues éclaboussures des flaques que projettent des voitures, et l'on imagine forcément le pauvre erre trouvé là par hasard dégoulinant et maudissant ce monde hostile tout entier.
J'aime la pluie sans savoir dire pourquoi elle me rend rêveur et radieux. Tout ces plaintes que l'on entend à chaque rencontre me rendent plus radieux encore, non pas que le malheur des uns... mais être bien lorsque le monde est gris c'est une preuve que l'on aime la vie. J'aime la pluie pour être un grand solitaire, j'y traîne mes bottes, m'y presse à peine, me plais à croire que je suis amphibie.
Puis c'est le soir de mon anniversaire. "C'est ton jour" m'écrit une amie chère. J'ai le droit d'y flâner. J'ai le droit de ne pas être là où il faudrait que je sois, de rêver la transparence des nuages, que la lune se reflète dans chacun de mes pas. J'ai le droit d'ouvrir là ce petit vin blanc sec, d'écrire un ou deux vers, et tant pis pour ceux de connus qui me volent la vedette, mon jour est mien et le bonheur est là.
Je passe sous ce porche d'église et comme chaque fois lève les yeux au ciel, dans le bleu des lumières, elle me toise bienveillante et je lui rend un sourire. Une bouffée revigorante d'au-delà, un peu d'humilité d'être de si petite taille, pour une fois. Je souris en songeant à ces symboles que je joue à relier, mon clin d'oeil dérisoire, mais le temps ne me fait tellement pas peur au final. Il serait temps, me dis-je, de montrer ce tableau que je planque, celui qui n'est pas un christ mais dont ceux qui l'on vu disent qu'il ressemble à mon frère qu'ils nomment tous Jésus. J'ai laissé ces cheveux qui me taquinent le creux des clavicules vivre leur vie hirsute depuis plus d'un an, et je ne séduis plus les jeunes femmes; c'est tellement plus avouable de se sembler Saint. Et voici: trente-trois ans ce matin.
Alors je me permets, c'est mon jour, c'est mon oeuvre, je vous dédie la pluie, je vous baptise, je vous bénis. Et comme à notre époque on n'est pas crucifié à chaque coin de rue, tout verseau que je suis, je ne me mouille pas trop.
J'aime la pluie sans savoir dire pourquoi elle me rend rêveur et radieux. Tout ces plaintes que l'on entend à chaque rencontre me rendent plus radieux encore, non pas que le malheur des uns... mais être bien lorsque le monde est gris c'est une preuve que l'on aime la vie. J'aime la pluie pour être un grand solitaire, j'y traîne mes bottes, m'y presse à peine, me plais à croire que je suis amphibie.
Puis c'est le soir de mon anniversaire. "C'est ton jour" m'écrit une amie chère. J'ai le droit d'y flâner. J'ai le droit de ne pas être là où il faudrait que je sois, de rêver la transparence des nuages, que la lune se reflète dans chacun de mes pas. J'ai le droit d'ouvrir là ce petit vin blanc sec, d'écrire un ou deux vers, et tant pis pour ceux de connus qui me volent la vedette, mon jour est mien et le bonheur est là.
Je passe sous ce porche d'église et comme chaque fois lève les yeux au ciel, dans le bleu des lumières, elle me toise bienveillante et je lui rend un sourire. Une bouffée revigorante d'au-delà, un peu d'humilité d'être de si petite taille, pour une fois. Je souris en songeant à ces symboles que je joue à relier, mon clin d'oeil dérisoire, mais le temps ne me fait tellement pas peur au final. Il serait temps, me dis-je, de montrer ce tableau que je planque, celui qui n'est pas un christ mais dont ceux qui l'on vu disent qu'il ressemble à mon frère qu'ils nomment tous Jésus. J'ai laissé ces cheveux qui me taquinent le creux des clavicules vivre leur vie hirsute depuis plus d'un an, et je ne séduis plus les jeunes femmes; c'est tellement plus avouable de se sembler Saint. Et voici: trente-trois ans ce matin.
Alors je me permets, c'est mon jour, c'est mon oeuvre, je vous dédie la pluie, je vous baptise, je vous bénis. Et comme à notre époque on n'est pas crucifié à chaque coin de rue, tout verseau que je suis, je ne me mouille pas trop.
Concert d'orgues
Sunday 4 January 2009
Je viens d'assister à un concert d'orgues donné à la magnifique église Saint Louis des Chartrons. J'ai profité de l'occasion pour dessiner un peu l'édifice.
Mon trait est assez imprécis car j'ai eu peu de temps. ( Un dessin architectural de cette complexité demanderait beaucoup plus d'application!). De plus je me recroquevillais sur moi-même pour conserver le peu qu'il me restait de mon capital chaleur. Quand je vois la peine que c'est de chauffer notre local de deux mètres carrés, alors que l'on grelotte dans une église de 12 milliards de mètres cubes en plein hiver je ne leur en veux pas trop ( mode exagération à la marseillaise activé )
L'organiste, une jeune femme venue d'Australie du nom de Sarah Kim, nous a servi plusieurs pièces baroques de toute beauté. C'était vraiment un plaisir que de dessiner sous les vibrations de cette musique.
Après le concert, nous avons eu la chance d'être invités à monter sur le balcon et admirer l'orgue de près. Un organiste nous a fait une démonstration de l'instrument. Le son des graves ( des tuyaux de cinq mètres de haut!) faisant trembler votre poitrine juste là, et cette vue plongeante sur la nef ... fascinant.
Mon trait est assez imprécis car j'ai eu peu de temps. ( Un dessin architectural de cette complexité demanderait beaucoup plus d'application!). De plus je me recroquevillais sur moi-même pour conserver le peu qu'il me restait de mon capital chaleur. Quand je vois la peine que c'est de chauffer notre local de deux mètres carrés, alors que l'on grelotte dans une église de 12 milliards de mètres cubes en plein hiver je ne leur en veux pas trop ( mode exagération à la marseillaise activé )
L'organiste, une jeune femme venue d'Australie du nom de Sarah Kim, nous a servi plusieurs pièces baroques de toute beauté. C'était vraiment un plaisir que de dessiner sous les vibrations de cette musique.
Après le concert, nous avons eu la chance d'être invités à monter sur le balcon et admirer l'orgue de près. Un organiste nous a fait une démonstration de l'instrument. Le son des graves ( des tuyaux de cinq mètres de haut!) faisant trembler votre poitrine juste là, et cette vue plongeante sur la nef ... fascinant.
Cyclopean friends
Saturday 3 January 2009
We spent our time lazying with Isa & Estelle in a beautiful winter day, involving picnic with oysters on the desert Bassin d'Arcachon, shooting silly photos under the sunset on the ocean's shore, finding a restaurant in the freezing cold evening after being stopped at the door of ten of crowded them, sketching guests on tables, then a last drink at La Comtesse, a well known bar with baroque decoration.
There I pictured the two girls in cyclopes, which is weird I must agree.
It was rather dark so I used only a black marker, I'm a bit uneasy with this technique that doesn't allow any correction, but is highly formative eventually.
Below is a sand sketch of the girls playing frisbee. Indeed we are 5 year old ;)