de passage
Sunday 12 June 2011
Rappelle-moi souvent
que je ne veux rien qu'un corps long qui se prête
Des yeux plissés d'aise et des gestes de chat.
Qu'importe l'anachronisme des coeurs et la date
de ton départ
Je ne veux rien autant
que ton souffle chaud sur ma paume
Lorsque baille aux corneilles ton museau de belette
Mais ne dis pas
... je pars.
La raison est trouble-fête
N'oublie pas seulement
de placer un index sur mes lèvres
Lorsqu'il te semble que je pose
trop de questions
que je ne veux rien qu'un corps long qui se prête
Des yeux plissés d'aise et des gestes de chat.
Qu'importe l'anachronisme des coeurs et la date
de ton départ
Je ne veux rien autant
que ton souffle chaud sur ma paume
Lorsque baille aux corneilles ton museau de belette
Mais ne dis pas
... je pars.
La raison est trouble-fête
N'oublie pas seulement
de placer un index sur mes lèvres
Lorsqu'il te semble que je pose
trop de questions
L'âge c'est [une couronne d'épine plantée] dans la tête.
Thursday 22 January 2009
Les toits de ma ville ruissellent de sombres coulées, les silhouettes rares des passants pressés enfoncent leurs airs maussades dans des épaules haussées. J'aime le chant apaisant des gouttes, toutes les pierres si silencieuses souvent qui prennent vie soudain, et au loin les longues éclaboussures des flaques que projettent des voitures, et l'on imagine forcément le pauvre erre trouvé là par hasard dégoulinant et maudissant ce monde hostile tout entier.
J'aime la pluie sans savoir dire pourquoi elle me rend rêveur et radieux. Tout ces plaintes que l'on entend à chaque rencontre me rendent plus radieux encore, non pas que le malheur des uns... mais être bien lorsque le monde est gris c'est une preuve que l'on aime la vie. J'aime la pluie pour être un grand solitaire, j'y traîne mes bottes, m'y presse à peine, me plais à croire que je suis amphibie.
Puis c'est le soir de mon anniversaire. "C'est ton jour" m'écrit une amie chère. J'ai le droit d'y flâner. J'ai le droit de ne pas être là où il faudrait que je sois, de rêver la transparence des nuages, que la lune se reflète dans chacun de mes pas. J'ai le droit d'ouvrir là ce petit vin blanc sec, d'écrire un ou deux vers, et tant pis pour ceux de connus qui me volent la vedette, mon jour est mien et le bonheur est là.
Je passe sous ce porche d'église et comme chaque fois lève les yeux au ciel, dans le bleu des lumières, elle me toise bienveillante et je lui rend un sourire. Une bouffée revigorante d'au-delà, un peu d'humilité d'être de si petite taille, pour une fois. Je souris en songeant à ces symboles que je joue à relier, mon clin d'oeil dérisoire, mais le temps ne me fait tellement pas peur au final. Il serait temps, me dis-je, de montrer ce tableau que je planque, celui qui n'est pas un christ mais dont ceux qui l'on vu disent qu'il ressemble à mon frère qu'ils nomment tous Jésus. J'ai laissé ces cheveux qui me taquinent le creux des clavicules vivre leur vie hirsute depuis plus d'un an, et je ne séduis plus les jeunes femmes; c'est tellement plus avouable de se sembler Saint. Et voici: trente-trois ans ce matin.
Alors je me permets, c'est mon jour, c'est mon oeuvre, je vous dédie la pluie, je vous baptise, je vous bénis. Et comme à notre époque on n'est pas crucifié à chaque coin de rue, tout verseau que je suis, je ne me mouille pas trop.
J'aime la pluie sans savoir dire pourquoi elle me rend rêveur et radieux. Tout ces plaintes que l'on entend à chaque rencontre me rendent plus radieux encore, non pas que le malheur des uns... mais être bien lorsque le monde est gris c'est une preuve que l'on aime la vie. J'aime la pluie pour être un grand solitaire, j'y traîne mes bottes, m'y presse à peine, me plais à croire que je suis amphibie.
Puis c'est le soir de mon anniversaire. "C'est ton jour" m'écrit une amie chère. J'ai le droit d'y flâner. J'ai le droit de ne pas être là où il faudrait que je sois, de rêver la transparence des nuages, que la lune se reflète dans chacun de mes pas. J'ai le droit d'ouvrir là ce petit vin blanc sec, d'écrire un ou deux vers, et tant pis pour ceux de connus qui me volent la vedette, mon jour est mien et le bonheur est là.
Je passe sous ce porche d'église et comme chaque fois lève les yeux au ciel, dans le bleu des lumières, elle me toise bienveillante et je lui rend un sourire. Une bouffée revigorante d'au-delà, un peu d'humilité d'être de si petite taille, pour une fois. Je souris en songeant à ces symboles que je joue à relier, mon clin d'oeil dérisoire, mais le temps ne me fait tellement pas peur au final. Il serait temps, me dis-je, de montrer ce tableau que je planque, celui qui n'est pas un christ mais dont ceux qui l'on vu disent qu'il ressemble à mon frère qu'ils nomment tous Jésus. J'ai laissé ces cheveux qui me taquinent le creux des clavicules vivre leur vie hirsute depuis plus d'un an, et je ne séduis plus les jeunes femmes; c'est tellement plus avouable de se sembler Saint. Et voici: trente-trois ans ce matin.
Alors je me permets, c'est mon jour, c'est mon oeuvre, je vous dédie la pluie, je vous baptise, je vous bénis. Et comme à notre époque on n'est pas crucifié à chaque coin de rue, tout verseau que je suis, je ne me mouille pas trop.
Fallen leaves
Thursday 30 October 2008
This is a little thing that came to my thoughts last week as I was walking at night through the city. It turned into a little poem, with a not-so innocent significance.
Sweetness of air; this is an october so mellow
Summer lazying some more, its pigments of warmth filling
with indolence the silent evening where I stroll.
There's a distant past and a future faraway
and a place somewhere in-between
in which to let our steps go.
Lonely spots of colored glimmer stray
from the funfair nearby.
Remains of forced fun, they are sad in their on way
I sweep the plane tree leaves from the tip of my toe,
Questioning the patterns of carmine and yellow.
_Carpets for wanderers, oceans for dreamers
do you know, do you know?
is there a star to long for
when only memories I herded.
Footsteps make no sound at all, wind with the trees doesn't play
Weightlessness resemble being here
having all the time in the world
A cliff at your feet and a step you don't fear
Repose your lids and fall away
The air of seagulls' yells and tide spray
echoes indistinct splashes of laughter
That sound belongs to a forgotten past.
Clouds bright and fast, waves suspended and a lively shiver
it suddenly comes clear
It's the sound of your own childhood.
I sweep the plane tree leaves from the tip of my toe,
Questioning the patterns of carmine and yellow.
_Carpets for wanderers, oceans for dreamers
do you know, do you know?
is there a little being to come,
within my palm to hold?
Sweetness of air; this is an october so mellow
Summer lazying some more, its pigments of warmth filling
with indolence the silent evening where I stroll.
There's a distant past and a future faraway
and a place somewhere in-between
in which to let our steps go.
Lonely spots of colored glimmer stray
from the funfair nearby.
Remains of forced fun, they are sad in their on way
I sweep the plane tree leaves from the tip of my toe,
Questioning the patterns of carmine and yellow.
_Carpets for wanderers, oceans for dreamers
do you know, do you know?
is there a star to long for
when only memories I herded.
Footsteps make no sound at all, wind with the trees doesn't play
Weightlessness resemble being here
having all the time in the world
A cliff at your feet and a step you don't fear
Repose your lids and fall away
The air of seagulls' yells and tide spray
echoes indistinct splashes of laughter
That sound belongs to a forgotten past.
Clouds bright and fast, waves suspended and a lively shiver
it suddenly comes clear
It's the sound of your own childhood.
I sweep the plane tree leaves from the tip of my toe,
Questioning the patterns of carmine and yellow.
_Carpets for wanderers, oceans for dreamers
do you know, do you know?
is there a little being to come,
within my palm to hold?
Ceux qui ne pesaient rien
Thursday 25 September 2008
Se tenir là debout.
La grande fenêtre ouverte, si vaste qu'elle les fait nus d'emblée, les suspend au milieu des arbres et les caresse du pépiement lascif des oiseaux de jardin.
Les ocres, les jaunes et toutes les couleurs chaudes couchent sur la toile d'un petit canapé le dessin de leurs corps mélangés
sans que mot ne se dise
Le soleil inonde jusque dans leurs soupirs
La nuque renversée
il remarque l'entrelacs d'osier, une mer ondulant d'éclats d'or
et ce plateau posé, vu de dessous est d'un bleu roi
Les pensées qui leurs viennent, les objets alentours
ont la densité même d'un duvet de lumière
La gravité qui ordonnait ce monde n'a plus d'effet
Ici ne s'interposent ni le jour d'avant,
ni le jour d'après
Carpe Diem _il s'est levé_ murmure-t-il dans son cou
et elle reprend le même murmure, l'entrecroise à ses mots comme deux amants les doigts mêlés
L'instant d'après est juste un battement d'ailes.
Se jettent sur lui les sourires des hommes, beaux et gracieux dans l'éclat de midi, et dansent leurs bruits, leurs rires, leurs bonds de puces et leurs appétits. L'asphalte se déroule sous ses longs pas, il fend la ville, irradiant les gouttelettes de je-ne-sais-quoi qui semble suspendre le temps et détourne les têtes.
Sous son front se font et se refont, s'enroulent à la langue les boucles volubiles de poèmes sans but;
Il se demande ce que fait l'âme-soeur, en cet instant, pour se défaire du lien
elle laisse tomber l'eau sur ses épaules peut-être
ainsi demande-t-elle à la pesanteur d'à nouveau la soumettre
Ou bien volette-t-elle, au gré de oisives pensées
Des tiges de bleuets, des pétales de violettes
Qui ne pèseraient rien.
Toujours, mon amour, cela n'a pas de sens
et jamais, il ne faut pas le dire, tu sais
toujours, jamais, des adieux pour chaque aurevoir,
qui creusent ton empreinte un peu plus chaque soir
La grande fenêtre ouverte, si vaste qu'elle les fait nus d'emblée, les suspend au milieu des arbres et les caresse du pépiement lascif des oiseaux de jardin.
Les ocres, les jaunes et toutes les couleurs chaudes couchent sur la toile d'un petit canapé le dessin de leurs corps mélangés
sans que mot ne se dise
Le soleil inonde jusque dans leurs soupirs
La nuque renversée
il remarque l'entrelacs d'osier, une mer ondulant d'éclats d'or
et ce plateau posé, vu de dessous est d'un bleu roi
Les pensées qui leurs viennent, les objets alentours
ont la densité même d'un duvet de lumière
La gravité qui ordonnait ce monde n'a plus d'effet
Ici ne s'interposent ni le jour d'avant,
ni le jour d'après
Carpe Diem _il s'est levé_ murmure-t-il dans son cou
et elle reprend le même murmure, l'entrecroise à ses mots comme deux amants les doigts mêlés
L'instant d'après est juste un battement d'ailes.
Se jettent sur lui les sourires des hommes, beaux et gracieux dans l'éclat de midi, et dansent leurs bruits, leurs rires, leurs bonds de puces et leurs appétits. L'asphalte se déroule sous ses longs pas, il fend la ville, irradiant les gouttelettes de je-ne-sais-quoi qui semble suspendre le temps et détourne les têtes.
Sous son front se font et se refont, s'enroulent à la langue les boucles volubiles de poèmes sans but;
Il se demande ce que fait l'âme-soeur, en cet instant, pour se défaire du lien
elle laisse tomber l'eau sur ses épaules peut-être
ainsi demande-t-elle à la pesanteur d'à nouveau la soumettre
Ou bien volette-t-elle, au gré de oisives pensées
Des tiges de bleuets, des pétales de violettes
Qui ne pèseraient rien.
Toujours, mon amour, cela n'a pas de sens
et jamais, il ne faut pas le dire, tu sais
toujours, jamais, des adieux pour chaque aurevoir,
qui creusent ton empreinte un peu plus chaque soir
Je lis sur les lèvres
Sunday 27 April 2008
Je lis sur les lèvres
Le brouhaha se fait silence
Les mots que tu prononces n'ont aucune importance
Seuls ces corps charnus et rosés
Je songe pamplemousse, mandarine en quartiers
Ma vue se brouille et ta bouche qui danse.
Délicieux supplice qu'esquissent tes commissures
Un sourire narquois que tu ne fais pas exprès
Suis-je lucide encore je n'en suis plus si sûr
Et voici que vacille ma conscience
_ Je me lève, m'élance
Vers la sortie.
Sauvé.
Le brouhaha se fait silence
Les mots que tu prononces n'ont aucune importance
Seuls ces corps charnus et rosés
Je songe pamplemousse, mandarine en quartiers
Ma vue se brouille et ta bouche qui danse.
Délicieux supplice qu'esquissent tes commissures
Un sourire narquois que tu ne fais pas exprès
Suis-je lucide encore je n'en suis plus si sûr
Et voici que vacille ma conscience
_ Je me lève, m'élance
Vers la sortie.
Sauvé.
rêverie
Monday 12 November 2007
Tes yeux s'emplissent de ciel pâle
En plein jour je compte les étoiles
La folie au ventre la poitrine nouée
Un instant s'oublie dans les nuées
L'âme et la liberté d'un vagabond dément
Il fallut que je goûte aux sucs des fleurs des champs
Leur jus amer leur épines leurs pétales
En plein jour je compte les étoiles
Les lèvres cisaillées de blessures d'argent.
En plein jour je compte les étoiles
La folie au ventre la poitrine nouée
Un instant s'oublie dans les nuées
L'âme et la liberté d'un vagabond dément
Il fallut que je goûte aux sucs des fleurs des champs
Leur jus amer leur épines leurs pétales
En plein jour je compte les étoiles
Les lèvres cisaillées de blessures d'argent.
Vertige
Wednesday 31 October 2007
Tout se rassemble lentement, arrangé en une longue cheminée dont les murs m'observent en silence: le puits des choses amoncelées qui jadis nous semblaient essentielles. Un petit bout de lumière, jaune et bleu luisant à son sommet me rappelle combien l'on s'est éloigné de la vie; un bout du tunnel pour lequel, à chaque instant où je tendrai mon cou vers le ciel, je renouvellerai ma foi.
Tout plaquer! Et ne garder que cela, cette station debout, et la rage d'aimer.
Je ne me souviens plus de la chaleur originelle mais je sais, je sais combien l'on m'a appris à compter; combien pour empiler les copies des trésors des autres, combien pour gravir les clinquants escaliers et se tenir tout fier dans nos parures dorées.
Mais l'équilibre est dans la chute.
Je pense à l'humain et sa poussière de temps. Je songe à ce qui se construit et s'écroule l'instant qui suit. Je pense à la vrai raison, qu'il me faudra une vie pour ôter ces habits et exister enfin, lorsque la nudité est notre seule richesse; je pense qu'enfin, tandis que je grelotterai de froid, tes doigts posés sur ma peau brûleront d'un bleu intense: le feu rencontrant l'essence.
Tout plaquer! Et ne garder que cela, cette station debout, et la rage d'aimer.
Je ne me souviens plus de la chaleur originelle mais je sais, je sais combien l'on m'a appris à compter; combien pour empiler les copies des trésors des autres, combien pour gravir les clinquants escaliers et se tenir tout fier dans nos parures dorées.
Mais l'équilibre est dans la chute.
Je pense à l'humain et sa poussière de temps. Je songe à ce qui se construit et s'écroule l'instant qui suit. Je pense à la vrai raison, qu'il me faudra une vie pour ôter ces habits et exister enfin, lorsque la nudité est notre seule richesse; je pense qu'enfin, tandis que je grelotterai de froid, tes doigts posés sur ma peau brûleront d'un bleu intense: le feu rencontrant l'essence.
contemplation de la course
Sunday 16 September 2007
C'est une photo en noir et blanc
Que le temps a un peu jaunie
La belle court comme une enfant
Elle nous dévoile de larges dents
Des pommettes soudain remplies
Pas de doute: elle rit.
Ses bras lancés sur le côté
Suggèrent l'équilibre maladroit
D'un bébé pour ses premiers pas
Mon dieu, comme elle a grandi!
Herbe fauchée et fleurs des champs
Dont ses nattes semblent tressées
Petite folle venu conter
Ces beaux étés de l'ancien temps
Tu me viens des rêves d'autrefois
Même si tu es plus jeune que moi
Et si tu ne connus pas vraiment
L'insouciance.. elle semble danser dans tes pas
Portée par les rires tu t'élances
Pour te jeter dans mes grands bras!
Thinking of T.
Saturday 21 July 2007
(Sleep deprivation gets me there)
Your brush painted the redder blue
I glided through an endless gray.
You're rushing straight into the wall my dear friend said
I smile at her, I know how true
Things all get so carried away
What is that hill I'm aiming at?
May you forgive me little bat
Singing wonders at closing day
But saddest song in morning dew
Your brush painted the redder blue
I glided through an endless gray.
You're rushing straight into the wall my dear friend said
I smile at her, I know how true
Things all get so carried away
What is that hill I'm aiming at?
May you forgive me little bat
Singing wonders at closing day
But saddest song in morning dew
Port de la Lune
Wednesday 31 January 2007
Here and away
The band and the smoke
Playing the blues but I'm suffocating too
I don't even wonder what am I doing here
The touch of this girl seems sweet and caring
I remember whose lips are these
And let myself drown into that kiss
Intense, abandoned, everlasting
I don't know
I don't know
Tired in my mind, I guess.
I wish the sun would rise up again.
I wish a new morning
And to know who I am, at last.
The band and the smoke
Playing the blues but I'm suffocating too
I don't even wonder what am I doing here
The touch of this girl seems sweet and caring
I remember whose lips are these
And let myself drown into that kiss
Intense, abandoned, everlasting
I don't know
I don't know
Tired in my mind, I guess.
I wish the sun would rise up again.
I wish a new morning
And to know who I am, at last.